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Comme il faut toujours que je me disperse, j’ai décidé, pour la 2e fois officielle et la 3e fois officieusement, de participer au concours de fifties de Saint-Epondyle. Qu’est ce qu’un fifty, me demanderez-vous? Un fifty, c’est une histoire en 50 mots maximum. Plus un titre.

Par exemple (tiré d’ici):

Le peintre apporte les dernières touches à son tableau puis observe son oeuvre. Ses doigts effleurent les reliefs puis sa main s’enfonce dans la toile. Il avance, traverse complètement la toile et cherche sa place au milieu des pigments. Il prend la pose et attend que ça sèche. Autoportrait.

Et ben c’est pas simple. Ma première participation n’avait pas été travaillée, en mode “J’ai envoyé mon texte 10 minutes après qu’on m’en ait parlé”. A noter que la plupart des articles que j’ai publiés sur ce blog sont des 1ers jets aussi, la plupart du temps parce que sinon, l’épée de Damoclès du “boh-qui-ça-peut-intéresser” s’abat, et je ne publie jamais l’article… Au moins, 50 mots, ça se retravaille plus vite (j’ai pas dit facilement). Ca a donné ça:Les chiens de Tindalos

Rond. Tout était enfin rond. Cela lui avait pris un temps infini, mais c’était fait. Il ne vivrait plus constamment dans la peur. Ils ne pouvaient plus passer. C’était une nouvelle vie qui s’offrait à lui, il allait pouvoir voir les choses sous un nouvel angle. Ses yeux s’écarquillèrent.

J’avais de plus utilisé le compteur de mots de Word, qui n’est pas le compteur officiel. Résultat, mon histoire en faisait 53, ce qui m’a valu 1 pénalité sur 2 notes !

La 2e fois, j’ai raté la deadline, mais mon histoire tenait les limites. Elle était plus Cyberpunk que véritablement Dickienne (le 2e étant un sous-ensemble du 1er), mais j’en reste content. Pour le coup, je l’ai réécrite 5 fois environ…

Date limite dépassée

Il s’affaissa lentement, les yeux aveugles, la main tétanisée sur la poignée, et, comme une ritournelle sans fin, les mots de ce qui hier encore était une blague :
« Aujourd’hui, il peut y avoir deux types de GLACE dans nos frigos. Celle qui te rafraîchit, et celle qui te refroidit. »

Et le 3e, donc, a pour sujet l’horreur. Lovecraft, donc, étant un sous-ensemble de l’horreur, ce sujet est plus large. Comme me l’a dit Saint-Epondyle “Mon blog est plutôt fantastique, mais ça veut pas dire que les histoire doivent l’être aussi!”

Manque de chance, la plupart de mes idées le sont, fantastiques (pas forcément en termes de qualité, qu’on soit clair – je vous vois venir avec vos gros sabots). Oui, parce qu’actuellement, je me bats avec 3 fifity, et je ne sais pas lequel choisir…

Le premier, que j’appellerai Cache-cache a commencé comme ça:

“CENT ! J’ARRIVE !”
Elle n’est plus dans sa chambre.
Elle n’est pas dans la notre. Comme la clé de ma bibliothèque.
Elle n’est pas dans mon bureau. Le Grimoire non plus…
J’ai couru jusqu’à la cave. Pourquoi? J’ai oublié. Surement pour ranger ce livre!

 Et encore, là je vous livre la version qui fait 50 mots… J’aime bien la répétition due à la recherche. On a le côté étrange qui s’incruste peu à peu dans le réel avec une conclusion horrible à mes yeux, mais le rythme est pauvre, plat. Il n’y a pas véritablement de montée de l’horreur. Et la conclusion ne me semble pas tout à fait claire. Après un certain nombre de retravail, j’en suis là:

“CENT ! J’ARRIVE !”
Elle n’est plus dans sa chambre.
Elle n’est pas dans la nôtre. Ni la clé de ma bibliothèque. Ma gorge se serre.
Mon bureau. Personne. Bibliothèque: ouverte ! Grimoire: disparu !!
J’ai… couru… jusqu’à la cave.
Mais pourquoi? Pour ranger ce livre? J’ai oublié…

 Je préfère déjà cette version. La répétition pose le concept de la recherche, mais elle est ensuite coupée par la course de plus en plus frénétique du personnage que j’essaye de montrer par des phrases de plus en plus courtes, et son anxiété montante avec une ponctuation de plus en plus importante. La conclusion me semble encore un peu floue, mais on voit la redescente de la peur chez le personnage due à l’oubli. C’est chez le lecteur que j’espère que l’anxiété reste ! Il me reste une semaine pour peaufiner ça.

La deuxième… Me gène, en fait (52 mots en première version):

Il disait avoir peur du noir.
J’avais tout essayé. Des loupiotes. Laisser la lumière allumée. La tenir dans mes bras jusqu’à ce qu’il dorme. Sans succès.
C’est quand il a disparu, quand les policiers l’ont retrouvé enterré dans le jardin du voisin que j’ai remarqué sa carnation…

Un super jeu de mots entre “avoir peur du noir/peur du Noir” où le narrateur pense que la personne parle de l’obscurité et l’enfant de la couleur de peau du voisin. Un peu beaucoup raciste au final…

Le troisième, dont le titre provisoire est It’s a cookbook ! (provisoire parce que bien qu’un clin d’œil à un célèbre épisode de la 4e dimension, il révèle trop de choses – un bon titre idéalement devrait donner plus de profondeur au texte une fois que celui-ci a été lu…) ressemble à ça (après retravail et coupe jusque 50 mots):

D’abord la peur quand leurs vaisseaux sont apparus, puis la joie devant leurs proclamations de paix ; Ils venaient sauver la Terre.
Nos centrales furent arrêtées, remplacées par mieux, plus écologique.
Certains humains furent parqués. Pour le mieux.
Puis beaucoup.
Puis tous.
C’était la Terre qu’ils venaient sauver.

Une idée assez classique aussi (issue d’un rêve de cette nuit…). La première phrase est trop longue et n’apporte au final rien. J’aimerai arriver à placer une phrase entre “certains humains furent parqués” et “Puis beaucoup” qui montre une autre activité destructrice arrêtée et remplacée par “mieux”…

Ça reste un très bon exercice d’écriture. C’est comme les Game Jams, je pense que c’est dans les limites que la créativité s’exprime le mieux. “Écrivez une histoire”, c’est beaucoup plus dur que d’avoir un thème, une façon d’écrire, un mot à utiliser, quelque chose auquel s’aggripper, le manipuler, le détourner…

Si ça vous intéresse, vous avez jusqu’au 31/10 /2016 pour participer !

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